Le soleil brille sur le littoral. L'étude du spécialiste de l'estimation en ligne MeilleursAgents dresse un bilan de santé plutôt flatteur du marché immobilier côtier. Sur un échantillon de plus de 300 stations balnéaires, disposant d'une plage et affichant un taux de résidences secondaires supérieur à 20 %, l'étude confirme la tendance observée un an plus tôt : la côte Atlantique attire toujours autant. Sur les douze derniers mois, la hausse des prix atteint en moyenne 6 %, soit la plus forte progression du littoral français, et 11,8 % sur deux ans.

 

« Malgré des bastions très VIP comme St-Tropez ou St-Jean-Cap-Ferrat, les chiffres de l'étude témoignent d'une perte d'attractivité globale de la région PACA au profit de la Côte Atlantique qui voit son attractivité grandir d'année en année grâce notamment à son accessibilité, à ses infrastructures et au dynamisme de la région Aquitaine avec Bordeaux en tête », résume Alexandra Verlhiac, chargée d'études chez MeilleursAgents.

 

Le bassin d'Arcachon, de plus en plus prisé

 

Si la moyenne des prix de la façade Atlantique s'établit à 3.659 euros le m², ce chiffre masque de fortes disparités, selon les stations balnéaires. Ainsi, les prix flirtent avec les 7.000 euros le m² à Lège-Cap-Ferret (+ 6,3 %), la plus chic des stations balnéaires de la région, alors que les prix dépassent en moyenne les 5.800 euros à Arcachon (+4,6 %).

 

Autre perle du littoral, l'île de Ré où la rareté du foncier tire les prix toujours vers le haut. Ainsi, il faut désormais débourser plus de 6.200 euros le m² pour Les-Portes-en-Ré, soit une hausse de 7,1 % sur un an. Le nord d'Arcachon, près de l'estuaire de la Gironde, offre toutefois des prix nettement plus abordables, souvent divisés par trois, autour de 1.800 euros le m², à Naujac-Sur-Mer ou Le Verdon-Sur-Mer par exemple, pourtant également proches de Bordeaux .

 

La Riviera toujours en tête

 

Toutefois, la Riviera demeure le littoral le plus cher de France. Avec, en tête, Ramatuelle qui affiche un prix moyen de 12.159 euros le m², équivalent à ceux des meilleurs quartiers de la capitale. Un prix moyen plus élevé que celui constaté à Saint-Jean-Cap-Ferrat, près de Nice, compte tenu d'une offre largement dominée par les maisons individuelles sur un territoire limité. Mais le prix peut atteindre 13.802 euros le m² pour une maison à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Quant au saint des saints, Saint-Tropez, le prix moyen ressort à 9.789 euros.

Sur la Côte d'Azur, une maison individuelle se paie entre 40 et 60 % plus cher au m² qu'un appartement. Avec ces valorisations élevées et un marché étroit, les prix progressent peu, voire reculent. Cette stagnation s'observe également dans des stations balnéaires moins prisées de la côte méditerranéenne, comme Saintes-Marie-de-la-Mer ou Hyères.

 

La Bretagne confirme son rebond

 

Après une période de basses eaux, la côte bretonne connaît un regain d'intérêt depuis deux ans. L'effet « TGV », qui améliore sensiblement la desserte de la Bretagne, n'est sans doute pas étranger à ce renouveau du littoral breton. Dans le détail, les prix ont ainsi flambé de 5,8 % à Dinard pour atteindre en moyenne 3.792 euros le m² ou de 4,6 % à 3.696 euros à Carnac. Les destinations moins accessibles, comme Plogoff, sont nettement plus bon marché (1.300 euros le m²), avec des prix en légère baisse.

 

Néville-sur-Mer, ville balnéaire la moins chère

 

C'est dans la Manche que se trouvent les stations balnéaires les plus abordables de l'étude, dans la presqu'île du Cotentin. De fait, le prix moyen ressort à 1.124 euros le m² pour une maison à Néville-sur-Mer (-2,1 %) ou à 1.194 euros le m² à Gourberville (-2,4 %). En revanche, toujours soutenus par le marché francilien, Deauville ou Le Touquet-Paris-Plage affichent des prix élevés, autour de 4.700 euros le m², en progression de plus de 2 %.

 

L'effet plage joue à plein

 

L'étude s'est attachée, pour la première fois cette année, à mesurer l'impact de la proximité de la plage sur les prix. Le résultat est sans appel en région PACA et sur la côte Atlantique : +21 % pour un bien à moins de 5 minutes à pied de la plage par rapport à un bien de même nature situé entre 15 et 30 minutes du bord de mer. Cette différence est cependant moins sensible en Bretagne (+14 %) et surtout en Manche (+8 %), compte tenu sans doute d'un climat plus tempéré et d'une mer plus fraîche.

 

Au total, observe Alexandra Verlhiac, « la hausse des prix des stations balnéaires est plus importante que celle du marché immobilier dans son ensemble ». L'été fait toujours rêver.

 

Publié le 27 juin 2019, par  Eric Benhamou pour les Echos.